Face aux canicules, le DPE va évoluer pour intégrer le « confort d’été »

Le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) a récemment évolué pour intégrer une évaluation du confort thermique en période estivale, répondant ainsi aux défis posés par le réchauffement climatique et les vagues de chaleur de plus en plus fréquentes. Cette évolution vise à fournir une information plus complète aux propriétaires et locataires sur la performance énergétique et le confort des logements.

Intégration du confort d’été dans le DPE

Depuis juillet 2021, le DPE évalue le confort d’été des logements en se basant sur cinq critères principaux :
– L’isolation de la toiture
– La présence de protections solaires extérieures sur les baies vitrées
– L’inertie thermique du logement
– Le caractère traversant du logement
– La présence de brasseurs d’air fixes

En fonction de ces éléments, le DPE attribue une appréciation du confort d’été : « insuffisant », « moyen » ou « bon ». Il est important de noter que la présence d’un système de climatisation peut améliorer le confort d’été, mais cela se traduit par une augmentation des consommations énergétiques, ce qui est également pris en compte dans le DPE.

Constats et limites de l’indicateur actuel

Une étude menée par IGNES et Pouget Consultants révèle que 80 % du parc de logements français présente un confort d’été jugé « moyen » ou « insuffisant ». Même parmi les logements récents conformes aux normes RT2012 ou RE2020, une part significative n’atteint pas un niveau de confort d’été satisfaisant. Cette situation met en évidence les limites de l’indicateur actuel, qui ne prend pas en compte certains facteurs essentiels tels que la localisation géographique, le climat local ou l’effet des îlots de chaleur urbains.

Recommandations et aides à la rénovation

Le DPE propose des recommandations de travaux pour améliorer le confort d’été, en mettant l’accent sur des solutions passives telles que l’installation de protections solaires ou l’amélioration de l’isolation. Certaines de ces interventions peuvent bénéficier des aides à la rénovation énergétique, notamment via le dispositif MaPrimeRénov’, qui, depuis 2024, inclut des mesures spécifiques pour le confort d’été, telles que l’installation de brasseurs d’air ou de protections solaires.

Perspectives d’amélioration de l’indicateur

Face aux critiques concernant la précision et la pertinence de l’indicateur de confort d’été, des appels ont été lancés pour sa révision. Les professionnels du secteur suggèrent d’intégrer des paramètres supplémentaires, tels que les données climatiques locales, les caractéristiques spécifiques des logements (maisons individuelles vs appartements) et les effets des îlots de chaleur urbains, afin de fournir une évaluation plus précise et utile aux occupants.

En conclusion, l’intégration du confort d’été dans le DPE représente une avancée significative pour informer les occupants sur la performance thermique estivale de leur logement. Cependant, des améliorations sont nécessaires pour affiner cet indicateur et mieux guider les efforts de rénovation en faveur d’un habitat plus confortable et économe en énergie.