Réforme du DPE : vers une revalorisation massive des logements chauffés à l’électricité dès 2026
À partir du 1er janvier 2026, le Diagnostic de Performance Énergétique (DPE) va connaître une importante réforme.
Le gouvernement prévoit de modifier le mode de calcul afin de favoriser les logements chauffés à l’électricité, ce qui pourrait considérablement améliorer la note énergétique de millions de biens immobiliers.
Une annonce qui soulage déjà de nombreux propriétaires, notamment ceux dont les logements sont aujourd’hui classés comme des « passoires thermiques ».
En l’état actuel, un logement classé G est interdit à la location depuis le 1er janvier 2025.
Or, avec cette réforme, environ 50 000 logements G pourraient passer à la classe F dès 2026, ce qui leur permettrait d’échapper temporairement à cette interdiction. En effet, les logements F ne seront interdits à la location qu’à partir de 2028.
Cela offrirait un sursis de trois ans supplémentaires aux propriétaires, sans qu’ils aient à engager des travaux de rénovation énergétique coûteux.
Selon Matignon, ce sont jusqu’à 850 000 logements qui pourraient sortir du statut de passoire thermique (classes F et G) grâce à cette réforme.
L’objectif affiché du gouvernement est de valoriser les systèmes de chauffage électrique, perçus comme plus compatibles avec la transition énergétique que les énergies fossiles comme le gaz ou le fioul.
D’après une étude de la société Casam, près de sept millions de résidences principales pourraient gagner une classe énergétique.
Cela représenterait 23 % des logements principaux en France, soit une amélioration significative.
La majorité des logements concernés sont chauffés à l’électricité (91 %), et dans certains cas, complétés par un poêle à bois ou à granulés.
Toutefois, cette réforme ne fait pas l’unanimité.
Si certains saluent une mesure qui va relancer la mise sur le marché locatif de nombreux logements vacants, d’autres dénoncent un recul de la politique de rénovation énergétique. David Rodrigues, de l’association de consommateurs CLCV, critique une décision qui « retarde la rénovation de logements indécents », mettant en cause l’impact sur la qualité de l’habitat.
Pour Sylvain Grataloup, président de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), la réforme est une « bonne nouvelle » permettant à des propriétaires de retrouver une rentabilité locative sans être pénalisés par une réglementation trop stricte.
Avant sa mise en œuvre, cette réforme fera l’objet d’une consultation publique.
En favorisant l’électricité, l’exécutif cherche à concilier impératif écologique et crise du logement, tout en ajustant les exigences énergétiques aux réalités du marché.