Sept millions de logements vont gagner une classe énergétique d’ici 2026

Un impact bien plus large que prévu
Alors que le gouvernement avait annoncé que 850.000 logements sortiraient du statut de passoires thermiques (étiquettes F et G), la réalité pourrait être beaucoup plus spectaculaire. Une étude récente estime que près de sept millions de résidences principales, soit presque un quart du parc immobilier français, verront leur classement énergétique s’améliorer dès 2026.

Une réforme du calcul du DPE
À l’origine de ce bouleversement : un projet d’arrêté actuellement en consultation. Le coefficient d’énergie primaire (CEP), qui permet de convertir la consommation d’électricité en équivalent énergie, passerait de 2,3 à 1,9. Derrière cette modification technique se cache une conséquence majeure : une meilleure notation au diagnostic de performance énergétique (DPE) pour de nombreux logements.
La société Casam, qui a étudié plus de 9.000 DPE, confirme l’ampleur du phénomène : un quart du parc résidentiel devrait bénéficier d’une amélioration de classement, sans aucun travaux.

Les logements électriques, premiers bénéficiaires
Les habitations chauffées à l’électricité seront les grandes gagnantes de cette réforme. Selon l’étude, 47 % d’entre elles gagneront une classe énergétique. En clair, neuf logements sur dix qui verront leur étiquette s’améliorer sont équipés d’un chauffage et d’une production d’eau chaude électriques.
Mais ce ne sont pas les seuls concernés. Tous les logements consomment un minimum d’électricité pour les usages quotidiens, ce qui améliorera mécaniquement leur performance en énergie primaire. Les foyers équipés de poêles à bois ou à granulés profiteront également de cette révision : un tiers d’entre eux devrait progresser d’une classe.

Les petites surfaces tirent leur épingle du jeu
Les studios et appartements de moins de 40 m² figurent parmi les grands gagnants. Déjà favorisés par la réforme de juillet 2024, ils pourraient gagner jusqu’à deux classes énergétiques, voire davantage pour les plus petites surfaces.
Un exemple concret illustre cette progression : un studio classé G avant 2024 pourrait se retrouver en classe E dès janvier 2026, sans travaux. Résultat, il redeviendrait louable jusqu’en 2034.

Des logements de nouveau louables
L’étude souligne enfin un point important : environ 50.000 logements classés G aujourd’hui interdits de location basculeront en F. Ils pourront ainsi être remis sur le marché locatif au moins jusqu’en 2028.
Cette réforme du calcul énergétique, sans nécessiter la moindre rénovation, pourrait donc transformer profondément la carte des passoires thermiques en France, et redonner de la valeur à des milliers de logements.